Note de position de la Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH) et de la Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP) Contexte L’humanité est secouée depuis la fin d’année 2019 par l’épidémie du COVID 19. Déclarée à Wuhan en Chine, et devenue pandémie mondiale selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui le 11 mars 2020, a exigé des mesures de protection essentielles afin de prévenir la saturation des structures hospitalières et renforcer l'hygiène préventive, à savoir : limitation des contacts physiques, des attroupements et manifestations, au même titre que les déplacements et voyages non indispensables, promotion du lavement des mains, procédures de quarantaine, confinement, etc. Depuis, le virus s’est propagé globalement, n’épargnant pas l’Afrique. Le premier cas a été enregistré en Egypte, avant de s’étendre à plus de 44 pays du continent, dont le Congo-Brazzaville. Les autorités congolaises signalent un total de 61 cas confirmés à ce jour, dont 5 décès. Une série de mesures ont ainsi été prises pour prévenir la propagation du virus. La Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH) et la Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP) suivent l’évolution de la situation avec une attention particulière. Ainsi, les deux organisations estiment que la prise de parole du gouvernement devant la représentation nationale ce 09 avril 2020, a davantage suscité des interrogations que de réponses. Quelles mesures au-delà du confinement ? Face à l’urgence, et tenant compte de l’évolution rapide de la pandémie, le Gouvernement a pris une série de mesures graduelles en décrétant l’ « Etat d’urgence sanitaire » : fermeture des lieux de culte, établissements d’enseignement préscolaire, primaire, secondaire général, technique et professionnel, ainsi que des établissements d’enseignement supérieur publics et privés; fermeture des bars-dancing, boîtes de nuit et établissements communément appelés VIP et Caves; interdiction des réunions ou rassemblements de plus de 50 personnes; célébration dans la plus stricte intimité, de tous les évènements familiaux (mariages, veillées mortuaires), fermeture des frontières et plus récemment, la limitation du nombre de passagers à bord des transports publics, suppression des transports publics et fermetures des marchés domaniaux quelques jours de la semaine pour les besoins de désinfection, confinement total pour les trente jours du mois d’avril, couvre-feu de 20h à 5h du matin. Ces mesures, certes louables, devaient absolument tenir compte du contexte congolais, dont les populations se trouvent extrêmement fragilisées par une conjoncture économique et sociale déjà difficile. Le programme Lisungui, vanté par le gouvernement ne concerne que quelques localités du pays, et encore, en pratique, quelques arrondissements seulement dans lesdites localités ; les bénéficiaires en tous les cas ne sont jamais sortis de leur précarité. Ce programme devrait être revu après la crise sanitaire pour tenir compte de tous les congolais ayant perdu leur emploi à la suite du choc pétrolier en 2014. L’OMS a recommandé de Dépister et Soigner. Le dépistage peut, viser à être systématique (à l’exemple de la Corée du Sud), cibler uniquement sur les porteurs du virus présentant des symptômes, ou ne viser que les cas les plus graves (à l’exemple de la France). Dans le cas du Congo, pays peuplé de moins de 5 millions d’habitants, le dépistage systématique pourrait permettre de vite contenir les foyers de la maladie et prévenir sa dissémination. Nos Organisations recommandent au gouvernement de généraliser les tests dans tout le pays afin de mieux mesurer le niveau de contamination en vue d’isoler les malades et permettre à ceux qui ne sont pas encore contaminés de reprendre l’activité économique. L’économie congolaise dont une majeure partie est informelle ne pourra pas tenir plusieurs mois de confinement comme dans les pays développés. Pour permettre la généralisation des tests, le gouvernement de la République devrait non seulement en commander suffisamment mais aussi permettre aux laboratoires privés, aux fournisseurs des médicaments comme Laborex, SEP, Copharco, la possibilité de les commander et les disponibiliser dans les pharmacies, ainsi que les traitements existants utilisés par les autres pays tel l’hydroxichloroquine pour lequel notre gouvernement ne s’est pas encore prononcé publiquement quant à son utilisation. Les compagnies du secteur extractif dont des allégations et la clameur publique attribuent l’état d’une possible explosion de contamination sur les plateformes pétrolières devraient via leurs structures de santé avoir la possibilité de tester tous leurs agents (si possible leurs familles) exposés aux risques. Il est inadmissible que le laboratoire national basé à Brazzaville soit le principal centre capable de faire des analyses du Covid19. Au regard de l’importance et l’urgence de la demande des tests à réaliser dans la partie sud du pays, l’on s’étonne tout de même de l’exclusivité accordée à un seul laboratoire qui pourrait être très vite débordé à Pointe-Noire. Tous les laboratoires privés ainsi que les CSI devraient être dotés des moyens techniques et des compétences pour le faire. Le gouvernement a annoncé à la séance des questions-réponses devant la représentation nationale que des commandes de matériels ont été lancées mais sans indiquer clairement ce qui a été commandé, les quantités ainsi que les délais de livraison. Il est temps pour le gouvernement culturellement centralisé de faire de la subsidiarité un principe de base en cette période de crise dramatique. Pour rendre cette ambition possible, un renforcement des capacités des agents devrait se faire dans tous les départements. Comme le montre d’autres expériences sur la planète, le port du masque devrait être rendu obligatoire. Pour cela le gouvernement devrait réquisitionner les artisans tailleurs/couturiers du pays afin de confectionner localement des masques de protection pour la population et commander les masques chirurgicaux pour le personnel soignant et ceux impliqués dans la riposte. Le gouvernement a décidé du confinement sans prendre des mesures pour aider les malades à se rendre dans les hôpitaux. Il est impérieux que le gouvernement réquisitionne des bus privés qui peuvent, grâce à nos artisans soudeurs, peintres, et menuisiers, être transformés en ambulances. Le gouvernement peut racheter plusieurs lits disponibles dans nos marchés afin d’augmenter les capacités d’accueil dans nos hôpitaux. Chaque arrondissement devrait en être doté. Pour éviter la contamination des familles qui doivent accompagner les malades à l’hôpital, des équipes médicales composées du personnel soignant et des agents d’appui devraient récupérer les malades dans les domiciles. C’est à cette tâche qu’on pourrait mobiliser notre force publique qui semble n’avoir pour formation et occupation prioritaires que les mauvais traitements sur les citoyens dans la rue sous le prétexte de faire respecter le confinement et le couvre-feu. On ne le redira jamais assez, les congolais attendent du gouvernement un plan de gestion concret de la crise avec une anticipation sur les évènements qui tienne compte de l’évolution de la pandémie dans le monde. Coronavirus, gouvernance et Droits humains La RPDH et CDJP sont particulièrement soucieuses et préoccupées par l’impact de telles mesures sur le respect des droits de l’Homme en République du Congo, en l’absence des mesures d’accompagnement. En conséquence, le Gouvernement a annoncé la création d’abord d’un fonds d’un milliard et demi de francs CFA pour répondre aux besoins de cette cause. Puis le Président a annoncé la création d’un fonds national de solidarité de 100 milliards de Fcfa pour le soutien des entreprises, la compensation des pertes de revenus actifs et l’aide aux personnes vulnérables et la mise en place d’un ensemble de comités aux missions diverses pour accompagner la gestion de la crise. Devant les élus du peuple, le gouvernement a finalement informé qu’il existait désormais trois fonds pour la riposte au Covid 19 y compris le programme Lisungui. Nos organisations estiment que la gestion de ces fonds devrait se faire en toute transparence, et dans le financement exclusif des activités de lutte contre la pandémie, pour laquelle l’action des décideurs congolais est peu lisible sur le terrain. En effet, des inquiétudes subsistent quant au nombre insignifiant de personnes dépistées, le manque de sensibilisation sur la pandémie à l’endroit des populations, l’atténuation des impacts socioéconomiques des mesures prises, la désorganisation manifeste au sujet de l’affectation des sites de quarantaine et de prise en charge des malades éventuels, l’absence d’actions visant à désinfecter les zones à risques et de propagation du virus, au-delà des proclamations. Il existe un décalage manifeste entre la réalité de terrain et les déclarations du gouvernement, des incohérences entre les chiffres annoncés par la Task Force sur le covid 19 et ceux du Ministère de la santé, ainsi qu’une communication inefficace (pas d’image des alles équipée dédiées à la prise en charge du virus, du personnel soignant en action de secours aux victimes etc.) ; tout ceci renforçant les appréhensions du public et le doute face à l’effectivité d’une réponse publique à la demande de riposte. La désertion alléguée des médecins et personnel soignant par crainte d’être exposés à la maladie, ne pouvant travailler les mains nues, et la débandade enregistrée au CHU de Brazzaville, ayant suscité la sortie en catastrophe des malades suite au décès début avril de Mr Florian Nicaise Mvoulaléa, ancien directeur de la répression des fraudes commerciales au Ministère congolais du Commerce, le refus allégué de traitement et de prise en charge d’un patient atteint de coronas virus au Centre Médical GUENIN de Pointe-Noire en date du 05 avril 2020, patient décédé le même jour après ces atermoiements, les allégations de démission des personnels soignants dans les hôpitaux CHU Brazzaville, Loandjili à Pointe-Noire, au motif de l’absence total de matériel et équipement pour la prise en charge des malades, rappellent la désorganisation des services de santé et la démission des personnels, la déliquescence du système sanitaire, le manque de leadership, le manque de formation et de sensibilisation, et les risques d’hécatombe grave dans lequel le pays se dirige en termes de conséquences et suites négatives de cette pandémie, si jamais des alternatives urgentes ne sont pas adaptées. Il est ici important de poser à nouveau le niveau de traitement des agents de santé en cette période de crise. Des primes d’encouragement devraient être allouées afin de mobiliser le personnel dédié à la lutte contre la pandémie, de même qu’au fond leur grille salariale devrait être revalorisée. Ainsi, la note N° 000078/MSPPFIFD/CAB-20 devrait être réévaluée. L’état d’urgence sanitaire ne doit pas laisser libre cours aux atteintes aux droits et libertés fondamentales. En effet, nos organisations enregistrent déjà de nombreuses allégations de traitements dégradants sur des citoyens ayant enfreint les dispositions du confinement et du couvre-feu. Si les personnes interpelées pour violation sont gardées à vue et libérées le lendemain matin, les forces de l’ordre n’ont pas le droit d’infliger aux citoyens des traitements inhumains et dégradants, le sens pédagogique et leur devoir de sensibilisation doivent davantage être mis en avant. C’est encore l’occasion pour nos organisations d’interpeller le gouvernement de la République qui doit prendre des mesures spéciales pour libérer les personnes détenues. Plusieurs détenus sont encore confinés dans les cellules des commissariats de police, les brigades de gendarmerie et des maisons d’arrêt. Ces personnes devraient être libérées immédiatement en prenant les garanties de représentation nécessaires afin de relancer les poursuites à la fin de la pandémie. Les magistrats étant confinés, l’administration de la justice n’étant plus possible, les délais de garde à vue ainsi que ceux de la détention préventive ne seront plus respectés. Il est urgent de noter que les détenus au niveau des différents établissements carcéraux du Congo courent de graves risques de contracter le virus. Le Gouvernement devrait se pencher sur le sujet afin d’apporter les garanties nécessaires de sécurisation desdits détenus, soit en améliorant le régime de leur détention soit en procédant à leur remise en liberté au cas par cas à l’instar de ce qui a été observé en la matière dans bien de pays à ce stade. En effet, dans plusieurs pays du continent, des remises de peines ont été prononcées par l’autorité exerçant le droit de grâce. Nos organisations interpellent à nouveau le Président de la République afin qu’il exerce ce pouvoir en faveur des condamnés de notre pays, notamment ceux jugés après les scrutins de 2016, l’unité de la Nation en dépend en ces périodes de crise mondiale. Cette démarche devrait être publique et le gouvernement devrait communiquer sur l’identité des personnes élargies. Le droit à l’éducation pourrait faire l’objet de limitation, en particulier pour les élèves en classe d’examen. Evidemment, à ce niveau, les populations attendent encore des réponses adéquates, car la décision du Ministère concerné d’organiser des cours par vidéo conférence à la télévision ne sera que peu efficace, dans la mesure où lesdits cours ne seront pas accessibles à tous les élèves du Congo, de Ouesso, Sembé, à Owando, Makoua, Oyo, Ngo, Djambala, Mouyondzi, Sibiti, Kibangou, Mossendjo, Madingo Kayes, etc. L’accès à l’électricité pose encore de préoccupations importantes, compte tenu des délestages, des interruptions intempestives de fournir d’électricité. Le problème de l’accès pour tous à une électricité stable et régulière, ainsi qu’à l’eau potable sont autant de sujets cruciaux réduisant significativement le succès de la décision publique de confinement. Par ailleurs, à l’instar des citoyens français et européens récemment repartis en Europe par vol spécial à l’initiative des gouvernements européens, le Congo devrait prendre des mesures pour assurer le rapatriement des compatriotes actuellement coincés à l’étranger depuis la fermeture des frontières, de même qu’une aide devrait être apportée aux compatriotes dans les pays où ils sont en détresse. En tout état de cause, la présente crise sanitaire doit permettre de repenser nos politiques budgétaires et sanitaires avec l’obligation d’affecter nécessairement des fonds conséquents au Département de la santé dans le but de mieux gérer les crises actuelles et à venir. La crise recommande une reconfiguration de l’économie mondiale, fortement secouée depuis son déclenchement, mais encore une refonte systémique et systématique de la santé. Dans un pays comme le Congo-Brazzaville, fortement dépendant du pétrole, l’économie se trouve davantage fragilisée par la baisse drastique des cours du mondiaux du brut ; ce qui pose à nouveau la problématique de la diversification de l’économie et du recours à d’autres sources énergétiques, voire alternatives, au détriment des énergies fossiles et non renouvelables. Conclusions et recommandations : La pandémie de COVID19 est une menace potentielle pour la planète, en particulier pour les pays sous-développés, qui ne disposent que de peu de moyens financiers pour faire face à cette dernière. Le Congo est un pays qui présente des risques élevés de contamination du virus. C’est pourquoi, une sensibilisation accrue du public devrait avoir lieu afin de réduire les risques de propagation du virus et de décès éventuels. La mobilisation des médias, de la société civile et des citoyens s’impose pour opposer une riposte efficace et collective à la pandémie et partant, impulser des réformes en matière de gouvernance sanitaire. Jusqu’alors, le pays tâtonne en termes de réponse efficace à la pandémie et d’infrastructures sanitaires et de matériel médical adéquats pouvant garantir une prise en charge soutenue des malades. Le gouvernement semble avoir recommandé une pratique traditionnelle appelée « TCHOKO » comme une réponse qui semblerait marcher. Si cela s’avère, cette idée questionne davantage qu’elle n’apporte de la lumière sur un sujet qui échappe encore à l’expertise scientifique. Au-delà de la sensibilisation et prévention, le devoir de tester et soigner incombe en urgence au gouvernement qui doit mobiliser les ressources à cet effet. Dans la vingtaine des jours prochains, le confinement sera terminé. Il est fort possible que celui-ci soit prorogé comme on le voit dans d’autres pays, mais sous quelles formes et dans quelles conditions ? le gouvernement est appelé à communiquer sur les perspectives et un plan détaillé de la gestion de la pandémie doit être divulgué. Face à l’expansion du COVID19 en République du Congo, la RPDH et la CDJP formulent les recommandations suivantes au Gouvernement et aux partenaires : Mettre en place des centres de dépistage dans les différents départements ; et Décréter la gratuité des tests ; Organiser le dépistage de masse afin d’identifier le nombre réel de cas ; ceci implique de commander des tests en urgence et en nombre pour un dépistage systématique ; Consacrer une partie des fonds prévus par le gouvernement aux actions visant à désinfecter les zones à risques (marchés, transports en commun, places publiques), et au soutien humanitaire d'urgence aux populations vulnérables ; Subventionner les entreprises locales dans la production des masques, produits désinfectants (gel, savon, eau javel…) : Mettre en place un dispositif sanitaire pour gérer les cas de cette pandémie sur toute l’étendue du territoire national ; ceci implique l’adoption et la divulgation du protocole en matière de prévention et gestion des cas ; Garantir la transparence et la redevabilité dans l’utilisation des fonds alloués à la gestion de la crise sanitaire ; Garantir l’intégrité physique et psychologique des personnes en détention soit en améliorant le régime de leur détention soit en procédant à leur relaxe immédiate, pour désengorger les prisons, compte tenu de leur vulnérabilité face à la pandémie et libérer les prisonniers politiques pour réconcilier la Nation. Créer des espaces pour permettre à la société civile d’assurer un suivi des fonds mobilisés ; Organiser des sites de quarantaine et de prise en charge des malades, en les rendant réels, et effectifs ; Soutenir moralement et psychologiquement ainsi que financièrement le personnel soignant ; ceci implique également d’encourager le personnel en activité professionnelle durant le confinement par des primes exceptionnelles ; Subventionner les médicaments afin de réduire le prix des instruments de lutte contre la propagation de la pandémie. Veiller à la prise en compte de tous les droits des personnes atteintes du COVID19 et prendre en charge les cas de décès. Organiser des réunions d’échanges avec le secteur privé sur l’intérêt de s’impliquer à la lutte contre la pandémie en mobilisant leur chaine de production et des moyens financiers en contrepartie d’avantages fiscaux.
Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) Congo publie, ce mercredi 06 mai 2020, sa sixième étude de suivi des investissements publics dans le domaine de la santé. Cette étude a porté d’une part sur 9 projets identifiés en 2017 pour un coût de 4 766 000 000 FCFA et 59 projets ciblés de 2018 évalués à 5.165.000.000 FCFA ; et elle a évalué d’autre part le matériel médicotechnique de 71 structures sanitaires. En termes de résultats, l’analyse de PCQVP Congo présente des conclusions extrêmement préoccupantes : aucun projet faisant l’objet de cette étude n’a été réalisé pour les exercices budgétaires retenus. En effet 67% des projets de 2017 sont jugés non exécutés contre 49 % de 2018. En revanche, pour 22% de projets de 2017 et 25,5% de 2018, l’information n’a pas été rendu disponible. De même, pour 11% de projets de 2017 et 25,5% de 2018, les observateurs ont essuyé un refus de collaboration de la part de quelques responsables des structures sanitaires visitées. PCQVP se demande si les fonds destinés à la mise en œuvre de ces actions avaient réellement été utilisés à cette fin. Ce d’autant plus que, curieusement, la loi de finances rectificative de 2017 et la loi de règlement du budget 2018 mentionnent l’engagement en faveur des investissements dans la santé des montants de 45.244.000.000 FCFA pour 2017 (cf Loi de finances rectificative de 2017 ) et 29.498.017.504 FCFA pour 2018 (cf Journal officiel de la République du Congo N° 7 du 31 décembre 2019, la loi N° 41-2019 du 30 décembre 2019, portant loi de règlement définitif de l’Etat, exercice 2018 ). Les investigations menées par les observateurs de PCQVP n’ont pas pu déterminer les actions et les départements dans lesquels ces sommes ont été dépensées.
Telecharger le fichierLa Commission Diocésaine Justice et Paix de Pointe Noire exhorte à plus de probité dans le domaine de la santé au Congo.
Le Christ naîtra bientôt. Pas dans une bergerie, mais dans un hôpital. L’enfant Jésus sera très malade et ses parents pauvres. Il ne pourra pas se procurer les médicaments par le canal des infirmiers, mais en pharmacie. Il ne pourra pas non plus glisser un billet de 2000 francs à l’infirmière ou à l’infirmier avant qu’on ne prenne soins de lui. Faut-il le laisser mourir parce qu’il est sans le sou ? Vas-tu mettre de côté ton serment d’Hippocrate ? Vas-tu refuser de lui donner les soins parce qu’il s’est procuré ses médicaments à la pharmacie ? Notre hôpital aujourd’hui est devenu un endroit où la hantise de mourir faute de soins adéquats dépasse l’espoir de guérison pour les Congolaises et Congolais dépourvus de moyens financiers. Il est courant dans nos centres hospitaliers, de voir comment Certains agents de santé sans scrupule troquent tous services pour lesquels ils sont pourtant payés par l’Etat avec de l’argent. L’amour du prochain est relégué au second plan. Combien de fois des malades ne se sont-ils pas fait rudoyer, insulter, dégrader et humilier sans ménagement par des agents de santé véreux et acariâtres ? Le Pape François à l’occasion de la Journée Mondiale du Malade 2019 exhorte à plus de professionnalisme et de tendresse dans le soin des malades : « Le soin des malades a besoin de professionnalisme et de tendresse, de gestes gratuits, immédiats et simples comme une caresse, à travers lesquels on fait sentir à l’autre qu’il nous est « cher ».
Après 14 ans de collaboration avec le Congo Brazzaville, Vincent Neussl dit : « TSCHÜSS !»
Suivre l’avancement du projet triennal en cours sur la transparence, l’impact des industries extractives sur les riverains, refaire la genèse de toutes les initiatives entreprises depuis 2006, voir le chemin parcouru ensemble pour mieux appréhender les défis qui restent à relever. C’est entre autre autour de ces questions qu’a tourné la visite de travail de Vincent Neussl, chargé de mission au Département Afrique/Proche-Orient de Misereor, à la Commission Diocésaine Justice et Paix de Pointe-Noire du 21 au 22 octobre 2019. Au cours de la première rencontre de travail qu’il a eue avec les membres de la CDJP au siège de la Commission au Centre de Polio (Foucks /Matende) à Pointe-Noire, le Chargé de Mission au Département Afrique/Proche-Orient de Misereor reprécisera l’objectif principal de sa mission : « Je suis là dans ma fonction de chargé de mission pour Misereor pour suivre les partenaires et les projets qu’on finance dans trois pays dont la République du Congo entre autre. C’est une de mes missions régulières. Je passe plus ou moins tous les deux à trois ans. C’est peu, mais c’est dû à mes charges sur d’autres pays surtout le grand voisin, la RDC. Mais en même temps c’est ma dernière mission ici au Congo, puisque je changerai de « responsabilité – pays ». Donc après quatorze ans, c’est aussi un peu pour dire au revoir aux amis et partenaires. En général aussi pour voir la situation du pays ; quels sont les événements et les défis qui sont devant nous. Préparer les partenaires sur place pour le changement de personnel qu’il y aura au niveau de Misereor et rassurer qu’il y aura une suite sans rupture ; planifier aussi cette passation en mettant en contact la nouvelle chargée de mission avec l’équipe et la direction. »
Réunis au foyer de Charité le Thabor de Liambou à environ 25 km de Pointe Noire, la cinquantaine de participants et participantes venue de plusieurs paroisses de l’Église Évangélique du Congo implantées à Pointe Noire et Brazzaville, ont suivi du 25 au 27 Avril 2019 une formation sur l’engagement citoyen pour la paix. Objectif principal des assises : renforcer les capacités des participants en matière d’engagement citoyen non violent et leur permettre à leur tour de partager dans leurs paroisses respectives les connaissances acquises. Brice Mackosso, Coordonnateur de TLP-Congo Pour Brice Mackosso, Coordonnateur national de TLP-Congo, la formation à l’intention de l’AEP qui a duré trois jours, se justifie à plus d’un titre : « Justice et Paix assure la coordination nationale de la campagne Tournons La Page au Congo Brazzaville. L’AEP est membre de cette campagne Tournons La Page et nous avons été ensemble pendant trois jours pour préparer avec nos frères et sœurs de l’AEP ce que nous appelons la mobilisation citoyenne en vue de 2021 puisque nous avons grand espoir qu’en 2021 nous allons tourner la page. Les membres de l’AEP sont citoyens congolais et ils se rendent compte que nous sommes dans une situation jamais vécue dans notre pays. Ils sont citoyens congolais parce qu’ils ont vu que les élections de 2016 ont été une catastrophe. Ils sont citoyens congolais parce qu’ils arrivent à voir que depuis Mars 2016, l’espace civique est réduit et que les citoyens ne s’expriment plus. Nous vivons dans la peur des dirigeants et les dirigeants eux-aussi sont dans la peur. Et donc il faut s’engager, il faut préparer un monde meilleur dans lequel nous sommes tous reconnus dans notre dignité de personne humaine, reconnus en tant que citoyens congolais engagés pour construire un avenir de justice et de paix. »
« Nécessité de recourir aux outils de lutte contre la corruption pour améliorer l’efficacité et l’efficience de la dépense publique », c’est le constat de l’étude du 5ème rapport sur le suivi des investissements publics dans le domaine de la santé réalisée par la Coalition Publiez ce Que Vous Payez. Cette étude a été rendue publique et présentée officiellement au centre de polio de Pointe Noire le vendredi 03 Mai 2019. Une rencontre qui a regroupé des représentants du Ministère de la santé, de la Direction Départementale du Plan du Kouilou, les responsables départementaux de la santé du Kouilou et de Pointe Noire, les Organisations Non gouvernementales, les Organisations de la Société Civile, les comités paroissiaux Justice et Paix de Pointe Noire et les médias, visait essentiellement à informer l’opinion publique sur les défis de la mise en œuvre des projets d’investissements du secteur de la santé ; susciter auprès des citoyens une prise de conscience du gaspillage et des détournements des deniers publics et interpeller les décideurs sur l’urgence de rendre disponibles les outils de lutte contre la corruption, notamment une loi anti-corruption renforcée, ses textes d’application, ainsi que ceux du code de transparence dans la gestion des finances publiques afin d’améliorer l’offre de santé publique.
« Nécessité de recourir aux outils de lutte contre la corruption pour améliorer l’efficacité et l’efficience de la dépense publique », c’est le constat de l’étude du 5ème rapport sur le suivi des investissements publics dans le domaine de la santé réalisée par la Coalition Publiez ce Que Vous Payez. Cette étude a été rendue publique et présentée officiellement au centre de polio de Pointe Noire le vendredi 03 Mai 2019. Une rencontre qui a regroupé des représentants du Ministère de la santé, de la Direction Départementale du Plan du Kouilou, les responsables départementaux de la santé du Kouilou et de Pointe Noire, les Organisations Non gouvernementales, les Organisations de la Société Civile, les comités paroissiaux Justice et Paix de Pointe Noire et les médias, visait essentiellement à informer l’opinion publique sur les défis de la mise en œuvre des projets d’investissements du secteur de la santé ; susciter auprès des citoyens une prise de conscience du gaspillage et des détournements des deniers publics et interpeller les décideurs sur l’urgence de rendre disponibles les outils de lutte contre la corruption, notamment une loi anti-corruption renforcée, ses textes d’application, ainsi que ceux du code de transparence dans la gestion des finances publiques afin d’améliorer l’offre de santé publique. Abbé Raymond MAKAYA KINGA, Coordonnateur de la Commission Diocésaine Justice et Paix de Pointe Noire Dans son allocution de bienvenue, l’abbé Raymond MAKAYA KINGA, Coordonnateur de la Commission Diocésaine Justice et Paix, dira que l’Eglise, soucieuse du bien-être physique et spirituel de ses filles et fils, s’est engagée, conformément à sa doctrine sociale, dans des actions de défense et de sauvegarde de la santé humaine à travers ses institutions d’œuvres sociales telles que la Caritas, les dispensaires et autres centres médio sociaux. Il formulera le vœu que la publication de ce 5ème rapport sur le suivi des investissements publics dans le domaine de la santé concourt véritablement au bien-être de populations congolaises. Prenant à son tour la parole, Christian MOUNZEO, Coordonnateur de Publiez Ce Que Vous Payez Congo, rappellera l’idée de base qui fonde la publication de ce 5ème rapport de suivi des investissements publics dans le domaine de la santé. Pour lui, il s’agit de faire le lien entre les revenus qui sont déclarés dans le cadre de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), donc l’exploitation des ressources extractives et naturelles en général et leur impact sur la réduction de la pauvreté et le développement : « Publiez Ce Que Vous Payez a fait le choix de s’assurer d’une part que les revenus sont rendus publics et que les citoyens sont capables d’utiliser ces revenus dans le suivi de la gouvernance publique et de la mise en œuvre des projets. Et dans le cas d’espèce, Publiez ce que vous payez a choisi de suivre le budget de la santé depuis maintenant cinq ans et pour cette cinquième parution, il est question pour la campagne PCQVP de faire une évaluation des 95 projets qui ont été suivis pour voir à quel niveau ils sont et pour essayer de comprendre à travers cette évaluation, quel a été l’impact des investissements qui ont été prévus depuis cinq ans dans le secteur de la santé. »
« Faire du Contenu Local une opportunité de développement local », c’est le thème de cet atelier organisé par la Commission justice et Paix de Pointe Noire du 13 au 14 décembre 2018 dans la grande salle de conférence de la Préfecture du Kouilou. Placé sous la présidence de Monseigneur Miguel Angel OLAVERRI, Evêque diocésain de Pointe Noire; Président de la Commission Episcopale Justice et Paix et sous le haut parrainage du Préfet du Kouilou, Monsieur Paul Adam DIBOUILOU, ledit atelier a connu la participation des représentants du ministère des mines et de la géologie, des compagnies pétrolières et minières , des banques, des Organisations Non Gouvernementales , du Conseil Départemental du Kouilou, des Directions Départementales de la Santé , de la Direction Départementale de l’Education, des médias, des entreprises locales et des communautés riveraines des industries extractives des départements de Pointe Noire et du Kouilou. Par cette session de travail, la Commission Diocésaine Justice et Paix de Pointe Noire a voulu mettre un accent particulier sur la nécessité pour le secteur extractif de contribuer davantage au développement économique et social du Congo grâce à ce nouvel outil qu’est le « Contenu Local » consacré par le code des hydrocarbures adopté en 2016 et le code minier en chantier. Dans son adresse d’ouverture, Monseigneur Miguel Angel Olaverri, Evêque diocésain de Pointe Noire et Président de la Commission Episcopale Justice et Paix du Congo, reprécisera l’objectif dudit atelier qui n’est pas « de faire le bilan de tous les mécanismes du Contenu Local, mais d’aborder et de réfléchir sur les nouvelles opportunités que nous donnent les dispositions des deux codes (code des hydrocarbures et code minier en révision) sur le Contenu Local. » Il expliquera aussi l’intérêt de l’Eglise et de Justice et Paix pour les questions liées au Contenu local en disant que : « C’est une vieille tradition de l’Eglise Catholique, de s’occuper des problèmes des sociétés en vue de bâtir un monde plus juste et fraternel. En s’engageant dans le suivi des activités extractives et l’utilisation des revenus, Justice et Paix veut participer à l’œuvre de construction de la paix entre les hommes dans notre pays et dans notre diocèse qui a la particularité d’être un diocèse urbain et rural. Nous sommes convaincus que la mise en œuvre du Contenu Local représente une réelle opportunité pour le développement local si nous organisons un meilleur dialogue entre les parties prenantes.»
Faire du Contenu Local une opportunité de développement local, c’est le thème de cet atelier organisé par la Commission justice et Paix de Pointe Noire qui se tient depuis le jeudi 13 décembre 2018 dans la grande salle de conférence de la Préfecture du Kouilou. Placé sous le haut parrainage du Préfet du Kouilou, Monsieur Paul Adam DIBOUILOU et de son Excellence Monseigneur Miguel Angel OLAVERRI, sdb, Evêque diocésain de Pointe Noire et Président de la Commission Justice et Paix. L’activité qui réunit une centaine de participants représentant l’administration publique (ministère des hydrocarbures, ministère des mines, la Chambre de commerce, la direction départementale de l’enseignement qualifiante et professionnelle, la direction départementale de l’environnement), les sociétés pétrolières et minières, les élus locaux, les communautés riveraines, la société civile et les médias se poursuit en ce moment et prendra fin dans l'après-midi de ce vendredi 14 décembre 2018.
La Commission Justice et Paix de Pointe Noire publie des messages pour le temps de l' AVENT. Premier dimanche du temps de l’Avent : Jésus va naître dans nos hôpitaux, protégeons sa vie! Avent 2018, Christ Jésus va naître et se faire soigner dans les hôpitaux du Congo : Protégeons sa vie. Les fidèles chrétiens se préparent à célébrer Noël, fête de la naissance du Christ, fête de la vie. Comme à Bethléem, Christ va naître dans les maternités du Congo dans des situations précaires que celles d’il y’a 2018 ans. Dans sa crèche de naissance, Christ n’a pas eu droit au confort des hôpitaux : pas de salle d’accouchement, pas de plateaux techniques pour accoucher, pas de lit, pas de baignoires, pas d’eau, pas de toilettes, pas d’appareils d’échographie, pas de microscopes et d’autres outils. Comme à la crèche, les hôpitaux congolais manquent de tout : alcool, compresse, comprimés, scanners, seringues, bétadine, coton, poches de sang,…Les patients doivent tout acheter. A la crèche, le droit à la vie du Christ a été protégé : les bergers l’ont accueilli en prenant soin de lui : « …Et elle mit au monde son fils premier-né. Elle l’enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la salle des hôtes. Il y avait dans la même région des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour y garder leur troupeau… » Cf. Luc 2, 7-8. Hier à la crèche, aujourd’hui c’est dans mon hôpital que le Christ va naître. Et, j’y exerce comme sage-femme, membre de la fraternité féminine catholique, comme médecin, membre du groupe Évangile et vie, comme infirmier, membre de la Légion de Marie… Que dois-je faire pour protéger la vie du Christ qui vient naître dans mon hôpital ? Devrais-je exiger le paiement d’une consultation avant même de m’occuper de cette dame qui vient pour accoucher le Christ ? Devrais-je exiger de sa famille un pourboire avant de m’occuper d’elle en salle d’accouchement ? Devrais-je continuer à banaliser les douleurs de l’enfantement qui lui déchirent les entrailles et lui font pousser des cris de détresse ? La laisser souffrir à en mourir avant de m’occuper d’elle ? Ou encore continuer à lui faire le reproche injurieux d’oser vouloir donner la vie ? Comme chrétien, comment pourrais-je faire pour montrer que je suis différent des autres dans l’accueil des malades pour défendre et protéger la vie? Comment mettre en pratique les paroles du Christ : « Jésus dit alors: "Laissez les petits enfants et ne les empêchez pas de venir à moi; car c'est à leurs pareils qu'appartient le Royaume des Cieux." Cf. Matthieu 19, 14 Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Et, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dispose en son article 3 : « Tout individu a droit a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». De même l’Eglise nous enseigne que « la vie doit donc être sauvegardée avec un soin extrême dès la conception : l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables ». Cf. Gaudium et Spes 51, § 3. Noël, c’est la fête de la vie. Que tout personnel de santé puisse porter la plus grande considération et attention à toute personne quels que soient son état physique ou mental, sa culture, son origine sociale, ses opinions politiques, son âge ! C’était un message de la Commission Diocésaine Justice et Paix de Pointe Noire sur le respect du droit à la vie
Réactualiser les connaissances en matière de technique d’enquêtes sur les violences policières, redynamiser et remobiliser les comités paroissiaux Justice et Paix (CPJP) et les informer sur le travail abattu dans le cadre du projet : « Justice, Etat de droit et droits de l’Homme » ; c’est l’objectif de la session organisée par la Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP) qui a eu lieu ce samedi 1er Décembre 2018 au Centre Polio de Pointe Noire. Au total, une quarantaine de participantes et participants, membres des comités paroissiaux Justice et Paix du diocèse de Pointe ont pris part à ladite session. Entre autres sujets d’échanges il y a eu le rappel du contexte du projet depuis octobre 2017 jusqu’au lancement des enquêtes sur les violences policières en février 2018 et la présentation du travail effectué sur la lutte contre ces mêmes violences policières dans le Diocèse de Pointe Noire. Dans ce cadre, Alain Didié Cyriaque Louganana, Responsable de la recherche et Assistant juridique adjoint à la CDJP a fait un résumé des cas de tueries policières parvenus à la CDJP et les démarches entreprises en collaboration avec les avocats du Groupe d’Action contre l’Impunité (GAI) pour lutter contre les atteintes à la vie, obtenir des réparations pour les victimes et leurs ayants droit et la condamnation des auteurs.
La Paroisse Jésus Bon Pasteur de Vindoulou a accueilli ce samedi 27 octobre 2018 une délégation de la Commission Diocésaine de Pointe-Noire conduite par sa chargée de projets, Flore Prisca Macaillat pour informer sur les questions de respect du droit à la vie. A l’initiative du curé de cette Paroisse du quatrième arrondissement de Pointe Noire, le père Fulbert Malanda Ngouedi, une communication sur le projet « Justice, Etat de droit et Droits de l’Homme » visant à encourager la lutte contre les violences policières dans la ville de Pointe Noire a été présentée à la communauté chrétienne par Alain Didié Cyriaque Louganana, Responsable de la recherche et Assistant juridique adjoint à la Commission Justice et Paix.
Réduire les conflits fonciers en République du Congo, en particulier dans le Diocèse de Pointe Noire ; améliorer la législation en ressortant les faiblesses de la nouvelle loi, faire des propositions concrètes pour en combler les lacunes et engager un plaidoyer pour la suppression des mauvaises dispositions qui y sont contenues, ce sont là les objectifs de la journée de réflexion sur le foncier, organisée le samedi 20 Octobre 2018 par la Commission Diocésaine Justice et Paix de Pointe Noire à son siège au Centre de Polio, dans la capitale économique du Congo. Au total, une vingtaine de participants au nombre desquels des personnes travaillant sur les questions foncières ou dont l’activité a un lien direct ou indirect avec le foncier, des notaires, des huissiers de justice, des avocats, des magistrats, des acteurs de la Société Civile et des journalistes.
Dans son adresse d’ouverture de la séance, Jean Aimé Brice Mackosso, Secrétaire permanent de la CDJP-PNR, fera observer que que le travail ayant conduit à l’adoption et à la promulgation de cette Loi: n° 21-2018 du 13 juin 2018 fixant les règles d’occupation et d’acquisition des terres et terrains en République du Congo a été effectué sans consultation mais qu’il n’est pas tard de poser tous les problèmes du quotidien qu’il soulève. Car, dira-t-il : « La question de la terre est capitale et une réforme gouvernementale touchant à la terre induit des enjeux fiscaux très importants surtout en ces temps de crise que traverse le Congo. » C’est pour cette raison que la Commission Diocésaine Justice et Paix de Pointe Noire, suggère aux participants à cette journée de réflexion, une relecture approfondie de cette nouvelle loi pour en déceler surtout les faiblesses afin de proposer un document de plaidoyer à l’autorité compétente.