Le Groupe d’Action contre l’Impunité est un mécanisme de veille, qui a pour mission de lutter contre l’impunité des violences policières et autres atteintes aux droits humains dans la ville de Pointe Noire. Ce groupe est saisi sur plainte de toute victime ou tout ayant droit adressée à la Commission Diocésaine Justice et Paix de Pointe Noire. Il peut aussi se saisir d’une violation flagrante des droits humains qui émeut l’opinion. Il a été créé le 6 juillet 2018 par un décret signé par l’Evêque du Diocèse de Pointe Noire, Monseigneur Miguel Angel Olaverri et est composé de treize (13) membres, dont 12 avocats au barreau de Pointe Noire et un huissier de justice près la Cour d´Appel de Pointe Noire . Tous les membres travaillent bénévolement. Le Groupe d’Action contre l’Impunité n’est pas indépendant de la Commission Diocésaine Justice et Paix de Pointe Noire. Cependant, l’idée c’est d’en faire un organe indépendant. Il s’agit là d’un projet à long terme. Il travaille donc de connivence avec la Commission Diocésaine Justice et Paix de Pointe Noire, qui lui transmet toutes les plaintes dont elle est saisie par les victimes ou ayants-droit des victimes. Ces plaintes sont examinées, les victimes ou les ayants-droit sont entendus, des preuves sont réunies, et des procédures sont déclenchées devant les juridictions ou d’autres instances compétentes. Selon les cas, il peut utiliser la voie administrative ou la voie pénale. Des réunions régulières de travail sont organisées entre les membres du Groupe et la Commission Diocésaine Justice et Paix de Pointe Noire. Actuellement, il travaille sur les violences policières. Dans ce cadre, quatorze (14) cas ont été dénombrés dont onze (11) font l’objet d’un recours préalable adressé au Ministre de la Justice, des droits humains et la promotion des peuples autochtones, et trois (03) font l’objet d’une procédure pénale. La dernière affaire en date est celle de Goma Blanchiny, mort le 15 août 2018 dans les locaux disciplinaires de la Brigade de Gendarmerie de Tchiali, lors d’une bastonnade par les Gendarmes. A long terme, la Commission Diocésaine Justice et Paix de Pointe Noire entend faire de ce Groupe un organe indépendant dont l’objectif premier sera d’aider toutes les personnes indigentes dont les cas seront avérés à mener des actions en justice. Son appui aux indigents viendra pallier l’absence des Bureaux d’Assistance Judiciaire prévus par la loi n° 51-83 du 21 avril 1983 portant réorganisation de l’assistance judiciaire au Congo. La composition de ce groupe sera renforcée suite à l’augmentation du nombre d’avocats et l’intégration d’autres praticiens du Droit, notamment les Huissiers de Justice et les Notaires. Il travaillera avec toutes les associations et organisations de défense des droits humains, qui le saisiront des plaintes en violations des droits et libertés fondamentaux. Le Groupe aura aussi pour mission d’investiguer sur tous les scandales économiques dont seront responsables les agents de l’Etat et toutes autres personnes censées gérer de l’argent public ou de biens relevant de l’intérêt de tous, et des procédures seront déclenchées devant les autorités compétentes.